| L'évaluation psychologique des délinquants sexuels comporte plusieurs volets: l'entrevue clinique, la passation de questionnaires psychologiques ainsi que l'évaluation phallométrique. La présente étude s'est intéressée plus particulièrement aux réponses apportées par les agresseurs sexuels aux questionnaires papier-crayon. Le but de cette étude était de vérifier s'il existait des différences significatives entre les réponses données par des délinquants sexuels (agresseurs d'enfants et de femmes adultes) à différents questionnaires psychologiques en comparaison avec les réponses données par une population de non-agresseurs sexuels à ces mêmes questionnaires. Les questionnaires utilisés pour la présente étude étaient les suivants: le SCL-90 (“Symptom Check List”; Derogatis, 1977), l'inventaire de dépression de Beck (Beck, Ward, Mendelson, Mock et Erbaugh, 1961); l'inventaire d'hostilité de Buss-Durkee (Buss et Durkee, 1957); l'échelle cognitive (Abel, Becker, Cunningham-Rather, Rouleau, Kaplan et Reich, 1984); l'échelle sur l'acceptation des mythes sur le viol (Burt, 1980); le questionnaire des intérêts sexuels (Abel et Becker, 1985) et la version abrégée de l'échelle de désirabilité sociale de Marlowe-Crowne (Strahan et Gerbasi, 1972).; Un total de 90 sujets francophones ont participé à cette étude. Le premier groupe d'agresseurs sexuels était constitué de 30 agresseurs d'enfants et le deuxième groupe était constitué de 30 agresseurs de femmes adultes; ces deux groupes ayant été recrutés dans un pénitencier fédéral à sécurité moyenne. De plus, un groupe contrôle de 30 sujets a été recruté dans la communauté pour pouvoir établir des comparaisons. Les 90 sujets participant à l'étude ont tous complété les différents questionnaires.; Les résultats démontrent qu'il existe des différences significatives entre le groupe d'agresseurs d'enfants, le groupe de violeurs et le groupe contrôle au niveau de leurs réponses aux différents questionnaires. En effet, des différences significatives ont été obtenues pour six des sept questionnaires à l'étude. La seule variable n'ayant pas permis de distinguer les trois groupes a été la variable mesurant la désirabilité sociale. Les agresseurs sexuels (agresseurs d'enfants et violeurs) ont rapporté des niveaux de psychopathologie et de dépression significativement plus élevés que le groupe contrôle. Pour la variable mesurant l'hostilité, c'est le groupe de violeurs qui s'est avéré significativement différent des deux autres groupes. Pour les réponses apportées à l'échelle cognitive, les agresseurs d'enfants ont obtenu de façon significative plus de distortions cognitives que le groupe de violeurs et le groupe contrôle. En ce qui concerne l'acceptation des mythes sur le viol, ce sont les agresseurs d'enfants qui ont affiché une plus grande acceptation de ceux-ci comparativement au groupe contrôle. Pour terminer, les résulats obtenus au questionnaire portant sur les intérêts sexuels montrent que c'est le groupe d'agresseurs d'enfants qui s'est distingué des deux autres groupes pour les catégories suivantes: exhibitionnisme, inceste homosexuel, inceste hétérosexuel, pédophilie homosexuelle et pédophilie hétérosexuelle.; Des analyses ont é... |
